En novembre 1930, la direction de l’Instruction publique de la Ville lance un cri d’alarme: l’Ecole Jules Anspach et son annexe située 255 rue Haute sont infestées de rats. Nommée Ecole primaire n°7, l’annexe contient un réfectoire, une salle de modelage, une salle de menuiserie et un magasin de bois. Devenue insalubre, l’école ne peut plus accueillir les enfants du quartier dont certains sont handicapés. La solution: abattre et reconstruire!
Le projet « Annexe » serait d’inclure dans cette nouvelle construction les mêmes services que précédemment auxquels seraient ajoutés une salle de cartonnage, une bibliothèque pour les aveugles et une salle pour le projet de Bibliothèque « Heure joyeuse » récemment décidé par la Ville. Les autorités de la Ville réfléchissent, analysent en fonction des budgets disponibles et fin 1933 se décident à lancer un appel à projet qui sera attribué en septembre 1934 à l’architecte C. Van Lierde de Woluwe Saint-Lambert.
Installer près de l’Annexe un bassin de natation serait la deuxième mission attribuée à l’architecte mais la Ville se ravise (1936). C Van Lierde remet aux autorités une première esquisse. Le principe est approuvé par le Conseil communal en date du 13 janvier 1936. Le budget le sera à la séance du 27 juillet 1936. En 1937, à la proposition de l’architecte après ouverture des soumissions, ce sont le Entreprises générales Léon Wittebort de Saint-Gilles qui sont désignées pour l’exécution des travaux. Très vite la stabilité de murs annexes pose problème dont ceux de l’Impasse Meert jouxtant l’Ecole n°7. Ceux-ci sont détruits pour être partiellement reconstruits à l’issue des travaux. L’architecture est du type paquebot. Elle se dresse fièrement dans l’Ilot rue Haute/rue du Renard et comporte également vestiaires et douches.
Fin des années 60, l’accès à la Culture se généralise. Initié en France vers 1968, un mouvement de mise en place de centres culturels déferle à son tour sur la Belgique et la Ville de Bruxelles qui décide (1971) d’installer dans les locaux de l’Ecole n°7 (renommée entretemps Centre Dalhem) un centre culturel comprenant une salle de spectacle et autres espaces mis à disposition du public de proximité (les gestions des Bibliothèques et du Service Culture de la Ville de Bruxelles y sont mêlées). Ces espaces partiellement rénovés et adaptés aux besoins des nouvelles fonctions porteront le nom de « Centre Bruegel ».
Jusqu’en 1995, la gestion de ce centre est assurée par l’administration même de la Ville de Bruxelles. En 1996, comme bon nombre de lieux culturels de la Ville, le Centre Bruegel est constitué en asbl et dispose alors d’une totale autonomie de gestion avec objectifs et projets précis.
La Ville décide alors d’une rénovation en profondeur des espaces qui clarifiera les gestions des lieux pour aboutir à l’outil, culturel dans sa totalité, inauguré en septembre 2016. L’architecte de la rénovation 2016 est RoosePartnersArchitects et les constructions sont dues aux Entreprises Gillion.
L’oeuvre « Eloge de la fuite », sculpture de Marco Dessardo, est intégrée à l’architecture sous la forme de gouttières aux formes et cheminements divers.